"Seigneur, donnez nous de saintes vocations!"

Éditorial du LAB de l'École Ste-Famille de février 2022
Chers amis et bienfaiteurs,
Lors de notre chapelet quotidien nous faisons les invocations : « Seigneur, donnez-nous beaucoup de saints prêtres ! Seigneur, donnez-nous beaucoup de saintes vocations religieuses ! » Pourquoi ce souci des vocations ? Pourquoi renouveler cette demande tous les jours ? La raison est que la rédemption et la sanctification du monde en dépendent. S’il n’y avait pas eu saint Ignace, si le Curé d’Ars n’avait pas accepté sa charge de curé, de nombreuses âmes n’auraient pas trouvé le chemin du paradis !
Alors, comment favoriser les vocations ? Il est vrai qu’une vocation est l’œuvre de la miséricorde de Dieu, qui pourrait opérer notre salut sans recourir aux hommes. Il peut tirer des fils d’Abraham des pierres qui sont dans les champs, comme Il le dit dans l’Évangile de St Matthieu (3,9). Il pourrait envoyer des anges pour donner les sacrements. Mais dans sa sagesse il a préféré appeler des hommes, avec leurs faiblesses et leurs limites, pour cette œuvre inestimable qu’est la sanctification : « Suivez-moi, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes ! » (Mt 9,19) dit-Il aux premiers apôtres. « Si tu veux être parfait, va, vends tes biens et donne cela aux pauvres (…) puis viens et suis-moi. » (Mt 19,21). La vocation est d’abord un choix, une invitation de Dieu. Nous devons lui demander d’appeler des ouvriers ! À toutes les époques Il s’est choisi des messagers, il le fera encore aujourd’hui si nous le lui demandons.
Encore faut-il que l’appel de Dieu soit entendu et accepté. Il ne veut pas forcer les individus à entrer à son service. Il dit au jeune homme de l’Évangile : « Si tu veux… » (Mt 19,21). Il veut que l’on se donne librement. N’est-ce pas dans les familles et dans les écoles chrétiennes que les enfants développeront les qualités qui leur permettront de dire « oui » à l’appel divin ? N’est-ce pas auprès des parents qu’ils apprendront à prier, à admirer la beauté de notre héritage catholique, à sacrifier leur confort quand il s’agit de servir leur famille, leur patrie ou leur Dieu ? L’école complète cette formation par l’enseignement et le contact avec des professeurs imbus de bons principes. Quelle que soit la profession que l’on choisit, tous ont besoin de vertus solides. À chacun de cultiver ses talents pour être à la hauteur de ce que Dieu lui demandera.
Comment reconnaître si je suis appelé ? Un prêtre bien expérimenté, le Père Barielle, qui a été directeur spirituel du Séminaire d’Écône pendant plusieurs années, voulait que le candidat s’interroge sur cinq points : 1) la certitude de mieux servir Dieu comme prêtre ou religieux (non pas dans l’abstrait, mais concrètement); 2) les dispositions requises (par exemple un certain niveau d’étude pour le sacerdoce) ; 3) pas de contre-indicateurs (par exemple les maladies, si quelqu’un pense à l’apostolat dans les missions) ; 4) le renoncement (est-ce que je suis capable de contrôler l’utilisation des écrans, par exemple?) ; 5) l’acceptation de l’Église (est-ce que la congrégation en question accepte mon entrée ?). Ces indicateurs peuvent aider le jeune homme ou la jeune femme à reconnaître la volonté de Dieu objectivement.
Les vocations sont les beaux fruits qui poussent sur l’arbre des familles et des paroisses chrétiennes. Arrosons, élaguons pour que le fruit puisse bien mûrir. Cela exige que l’on renonce à l’esprit du monde. Débarrassons-nous des appareils électroniques, des gadgets qui nous distraient ou nous corrompent ! La vertu s’acquiert au contact du réel : les devoirs bien faits, les défis des camps scouts, les responsabilités assumées, les difficultés supportées. Les sacrements, les bonnes lectures, les activités saines aideront à entendre l’appel de Dieu.
Remercions le ciel pour la profession religieuse du Frère Emmanuel-Marie le dimanche 26 septembre. Nous avons aussi eu la joie d’accueillir dans notre maison une nouvelle sœur oblate, Sœur Marie-Victoria. Que ces exemples de dévotion soient un phare pour tous : ce n’est pas ici-bas qu’est la vraie vie, ici nous sommes dans une vallée de larmes ; mettons-nous au service de Dieu pour accumuler des trésors que « la rouille et les vers ne rongent pas, où les voleurs ne percent ni ne dérobent » (Mt 6,20).
Abbé Joseph Stannus